Du plaisir d’apprendre des apprenants qu’on accompagne
Chères lectrices et chers lecteurs, fleïstes, francophones et francophiles, ceci n’est pas un article.
C’est une liste.
Une liste de ce que les apprenant.e.s qui fréquentent mes cours m’apprennent et m’ont appris.
C’est une liste non exhaustive (car ma mémoire flanche à n’en pas douter, sans carnet tenu au jour le jour), mais une liste extensible.
Ce qui est formidable lorsque l’échange émerge, c’est qu’apprenant.e.s et enseignant.e.s sont dans la relation et pas dans la transmission verticale. J’y vois aussi une incroyable envie de partager en français, être soi-même et avec les autres dans cette langue.
Bref, voici donc la liste de ce que j’ai appris / j’apprends avec les apprenant.e.s de mes cours :
– ralentir
– le fonctionnement des systèmes scolaires français et étrangers dont internationaux
– modifier ma façon de présenter les choses en fonction des personnes
– rebondir
– le fonctionnement de la caf / de la sécurité sociale / des services d’obtention des papiers
– des recettes de cuisine mais aussi des tours de main (la pâte à baklava, le couscous pas sec pour en citer quelques unes)
– de l’artisanat (couture et macramé de Syrie, peinture ebru – papier marbré turc, gravure sur cuivre du Maroc, peinture sur oeuf dur de Serbie par exemple)
– des paysages (par exemple cette ville de Turquie ou encore Jaipur)
– oser prendre le téléphone pour obtenir des renseignements
– des histoires sur les fêtes dans différents pays (la fête de l’eau en Thaïlande, la nuit du henné pour un mariage turc, la Saint Piotr et Sainte Fevronia qui a lieu en Russie le 14 février, la tradition des 7 robes lors d’un mariage marocain, À suivre…)
– l’existence d’un monument en France lié à l’Inde (le mémorial de Neuve Chappelle)
– pourquoi les chiffres ont la forme qu’ils ont
– améliorer mon anglais et mon portugais après les cours
– augmenter ma liste de faux-amis dans différentes langues
– des auteurs et autrices de différentes origines
– vouloir aller trop vite est souvent moins efficace que de prendre le temps nécessaire
– expliciter permet de rendre l’apprentissage (et la vie) plus fluide
– quand quelqu’un.e est absent.e, il est important de prendre des nouvelles en 1er lieu, la plupart des gens ont une bonne raison d’être absent.e, s’en offusquer ne fait que nier leurs freins et problèmes, déplacer sur soi l’absence ou le retard. Par contre, on peut souligner l’importance de prévenir quand c’est possible et de s’excuser quand ça ne l’était pas, et les impacts sur le groupe. Et proposer aux personnes d’arrêter les cours pour le moment et de revenir quand les conditions seront réunies pour un apprentissage avec moins d’absentéisme… (je travaille avec des adultes qui choisissent de suivre mes cours / formations)
Petite liste deviendra grande au fur et à mesure des souvenirs et des nouvelles expériences.